Le logement d'abord, et après ? Bilan et propositions pour la généralisation du logement d’abord en France

Il y a plus de dix ans, l’action sur les bords du canal Saint-Martin a mobilisé les acteurs politiques, médiatiques et associatifs autour du sort des personnes sans domicile. Centres d’hébergement saturés, accès au logement long et difficile, parcours chaotiques, les disfonctionnements de l’existant étaient depuis longtemps connus.

L’originalité de ce mouvement est qu’il a fait émerger une solution radicale : l’accompagnement des personnes de la rue à un logement ordinaire, sans passer par l’hébergement. S’inspirant d’une approche nord-américaine, le logement d’abord (Housing First en anglais) a déjà fait ses preuves outre-Atlantique mais aussi en Europe.

En France, la politique du logement d’abord a dans un premier temps nourri beaucoup d’espoirs, donnant lieu à des mesures phares au niveau national, et à des dizaines de projets innovants au niveau local. Aujourd’hui, malgré ces efforts, le logement d’abord reste une pratique marginale, la majorité des dispositifs étant toujours structurés autour de «l’escalier d’insertion ».

Dans ce contexte, l’Agence nouvelle des solidarités actives (Ansa) et l’Action Tank Entreprise et Pauvreté ont décidé de faire un bilan de la mise en œuvre du logement d’abord en France, et d’identifier des actions qui favoriseraient sa généralisation. Notre rapport, Le logement d’abord, et après ? dresse un bilan mitigé de la politique menée jusqu’à présent, et formule des propositions concrètes pour favoriser le passage à l’échelle de cette approche.

Pour l’Ansa et l’Action Tank, ce passage à l’échelle doit se faire dans le sens d’un « logement d’abord pour tous », visant un plus grand nombre de sans-domicile mais également des profils plus diversifiés que ceux ciblés par les expériences « logement d’abord » traditionnelles.