Cycle Addictologie 1/4 - De quoi parle t-on quand on parle d'addiction ?

Devant un usage croissant du mot d’addiction, le psychiatre anglais, Aviel Goodman a donné une définition de ce terme en 1990. Il parle d’un « processus dans lequel est réalisé un comportement qui peut avoir pour fonction de procurer du plaisir et de soulager une malaise intérieur, et qui se caractérise par l’échec répété de son contrôle et sa persistance en dépit des conséquences négatives ». L’addiction concerne donc différents produits ou comportements. Ce n’est plus le produit qui est central mais l’usage qui est en est fait. Se pose alors la question du « problématique » et du « pathologique ».

Plusieurs facteurs convergent pour former un contexte propice aux conduites addictives, nous rappelant qu’elles sont d’abord des conduites sociales, avant de devenir des pathologies individuelles.

• Une mutation généralisée des institutions et/ou rituels sociaux et communautaires
• L’apparition d’une culture de l’intensité, de l’excès et de l’accès immédiat à l’objet du désir ;
• Les impératifs de gestion de soi, présents dans toute société ;
• L’aggravation des déséquilibres économiques et de la précarisation.

Le travail, avec ses enjeux de réussite et de progrès constitue l'une des composantes de l'identité et de la santé des personnes et n’est pas exclu de ces évolutions.

Cette compréhension partagée des évolutions, de la part de risques et de protection des usages des substances, devrait permettre de donner à chacun et collectivement un pouvoir d’agir.