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Du mercredi 7 au vendredi 9 octobre 2020
Massy, France
10e Assises nationales de la biodiversité

Edito de Nicolas SAMSOEN

Maire de la ville de MASSY

Le contexte lié à la crise sanitaire, spécialement après un confinement assez rude, est-elle selon vous une période propice à la redéfinition du lien homme-nature ? Comment réagissent les Massicois ?

Le confinement et les mesures strictes (mais nécessaires) que nous impose la pandémie démontrent le besoin de nature que nous partageons toutes et tous : après avoir été coupés du monde et confinés en intérieur, il y a un besoin général de ressortir, d’aller à la rencontre de l’autre et de retrouver un lien à la nature auquel on ne pensait pas auparavant. La fermeture des parcs et espaces verts a d’ailleurs été ressenti par les Massicois comme une privation de liberté abusive.

Il faut voir les choses de manière positive : cela montre bien que le rapport à l’environnement naturel est un facteur de bien-être, d’apaisement (la présence de nature fait baisser le stress) et même de joie et d’émerveillement. Voir des biches à Massy, dans l’Espace Naturel Vilgénis, est une vraie rencontre, une expérience stupéfiante !

Je pense aussi que, comme toute chose qui inquiète et qui bouleverse, il faut prendre ce moment comme une opportunité de s’interroger sur notre manière de penser nos sociétés. À Massy, on a construit de manière assez dense à proximité des transports en commun. C’est un choix important pour lutter contre l’étalement urbain tout en permettant d’accéder à des moyens de transport peu polluants. Mais on doit s’interroger sur la désirabilité de cette densité et la place de la nature dans ces espaces pour les rendre toujours plus attractifs.

Des actions environnementales au Collège Gérard Philipe (ruches, actions de recyclage, création d’un poulailler…) au Forum « Chut… écoute la forêt » sur l’intelligence des plantes, organisé par les Bibliothécaires scolaires de la Ville, la ville de Massy semble se concentrer sur l’éducation écologique des plus jeunes. En quoi est-ce un « public » particulier pour la mairie ?

Institutionnellement, avec la prérogative de gestion des écoles, les enfants sont une cible des politiques publiques municipales. Mais plus qu’ailleurs, dans une ville comme Massy, où il y a plein d’opportunités mais beaucoup de difficultés sociales, nous avons un devoir d’investir dans l’éducation. Nous y mettons donc beaucoup de moyens et de nombreuses actions sont organisées pour les enfants.

Ces derniers sont très sensibles à l’environnement et aux êtres qui le peuplent, auxquels ils s’identifient. Consolider ce lien, et les éveiller au respect de la nature, à sa beauté, aux ressources qu'elle recèle et à ses fragilités, est fondamental pour que ces citoyens de demain assurent la protection de l'environnement dont nous aurons besoin pour vivre. Quand on voit l’énergie et le nombre d’actions réalisées par les collégiens, sans dire que le monde est sauvé, on a le droit d’être positifs. 

En matière de biodiversité, quelles actions souhaitez-vous ou allez-vous mettre en place à Massy ?

Dans le programme municipal que les Massicoises et les Massicois ont choisi en mars dernier, il y a un vrai changement de paradigme. Ce qu’on a essayé d’écrire et de traduire dans ce programme – et ce qu’on va s’évertuer à faire – c’est de ne pas simplement faire « comme avant en mieux » mais d’engager de véritables ruptures. Dedans, on y retrouve :

-        L’augmentation de la place de la biodiversité en ville pour enrichir la faune et la flore urbaines, renforcer les écosystèmes : gestion différentiée et écologique de nos espaces verts, inventaires et préservation des espèces ;

-        L’amélioration du bien-être des habitants : favoriser les îlots de fraîcheur, accroître les plantations d'arbres pour atteindre un rythme de 1000 arbres plantés par an, désimperméabiliser les cours des écoles ;

 

-        La sensibilisation de tous, pour se sentir pleinement acteur de la transition écologique : jardins collectifs, chantiers participatifs, etc.