La résilience est un terme souvent employé et pourtant éloigné, peu concret pour bon nombre d’entre nous. Aussi, afin que chacun.e se l’approprie, je crois nécessaire de joindre la réflexion et la mobilisation, l’émotion et l’action, pour prendre la mesure (objective et subjective) du dérèglement écologique et comprendre les mesures, dont la résilience est la synthèse, qui peuvent lui répondre. 

Cette mobilisation est d’autant plus nécessaire pour notre département, car la Gironde est un laboratoire des risques liés au changement climatique, dont parmi eux : la canicule, la sécheresse, les incendies, les tempêtes, la grêle, l’érosion côtière, la montée du niveau de la mer ou encore les inondations. Cette perception accrue des risques sur le plan local pose évidemment la question de l’écart potentiel entre les réalités territoriales et les mesures nationales.

L’idée qu’il serait possible de tout contrôler en ignorant la biosphère ne peut plus constituer un modèle de société. Pour « être résilient.es », nous devons donc redéfinir ce qui a de la valeur, décloisonner les savoirs et interroger nos modes de représentation. 

Réinventer nos manières de voir, nos façons d’agir, nos modes de vie et d’organisation collective au prisme des réalités écologiques, sans perdre de vue l’exigence de solidarité, c’est la condition pour assurer à toutes et tous le droit fondamental « de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé » (décision n° 451129 du Conseil d’État).